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Prendre soin de son cafard

L'élevage des différentes espèces ne comporte pas de grosses difficultés si l'on se renseigne suffisamment avant de les accueillir. Bien sûr certaines demanderont un substrat particulier proche du mélange employé pour l'élevage des cétoines ou des iules ce qui nécessite un minimum de préparation, mais la majorité des espèces se contentent d'une installation sommaire. La seule difficulté sera avant tout d'éviter le évasions: il est donc fort déconseillé de commencer par des espèces cosmopolites.

Dès lors le choix de l'espèce doit répondre à d'autres critères : 

Souhaitez-vous un élevage "alimentaire" pour reptiles ou arachnides? 
Dans ce cas, B. fusca ou N. cinerea ou encore la plus rare mais très intéressante S. tartara constitueront des choix pertinents. 

Des blattes spectaculaires par leur taille ? 
Orientez-vous vers : Gromphadorhina, Blaberus

Par leur comportement ? 
Je suis fasciné par celui des Periplaneta

Par leur beauté ? 
Lucihormetica, Therea Petiveriana, font sans nul doute partie des plus belles.

A noter que certaines espèces forestières se montreront peu (Pycnoscelus) et risquent malgré leur intérêt éthologique et esthétique de décevoir leur gardien…

En effet, comme pour la myrmécologie (étude des fourmis) et plus généralement l'entomologie, l'observation des blattes nécessite attention, calme et patience, bref « la bosse de l'observation  » comme disait l'entomologiste Jean-Henri Fabre.

 

Une des plus belles blattes, Lucihormetica subcinta (ici un mâle)

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Terrarium

La taille du terrarium dépend bien sûr de l'espèce mais surtout de la taille de la colonie que vous souhaitez y voir prospérer (la plupart des élevages finissent par compter rapidement plusieurs centaines d'individus), un bac de 30*20 parait intéressant pour des blattes de petite taille (Nauphoeta, Pycnoscelus,ect…), pour les blattes de plus grande taille un bac de 60*30 (Gromphado, Blabera…)est nécessaire. Dans le cas d'un élevage d'agrément, on aura soin de privilégier l'esthétique : les caches « boîtes à œufs empilées en HLM » étant remplacées par des écorces et des branches, la surface au sol se doit d'être plus importante.

Dans le cas des « Creep on glass », espèces qui peuvent monter sur des surfaces lisses (au choix et dans le désordre : Gromphado, Periplaneta, Blatta, Panchlora nivea, Elliptorhina chopardi , Rhyparobia maderae….), il s'agira de privilégier l'hermétisme des boîtes sans sacrifier l'aération nécessaire….Tâche paradoxale et difficile, qui peut être facilitée par l'emploi de moustiquaire (de préférence métallique) ou encore par l'application de vaseline sur les bords du terrarium.

 

Un exemple de terrarium
(ici pour Nauphoata cinerea et G. portentosa)

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Substrat

De multiples substrats peuvent être utilisés : dans le cadre d'un élevage privilégiant l'esthétique et l'observation de comportements naturels, après de multiple essais, je pense que pour de nombreuses espèces l'emploi de tourbe mélangée à un substrat neutre capable de supporter une hausse d'hygrométrie sans moisir (comme l' ASPEN® ) est particulièrement recommandé:

Température, hygrométrie, ventilation

Une température comprise entre 22et 28 degrés paraît intéressante pour un développement rapide pour la plupart des espèces.

Un taux d'hygrométrie élevé est plutôt recherché par les blattes dans la nature (le lieu de nourriture étant séparé du site de repos), cependant en captivité, le risque de moisissure entraîné par les fruits et légumes étant trop important, on choisira un milieu sec (les blattes trouveront alors leur principal apport en eau dans les fruits et légumes, certains éleveurs préconisent des cotons imbibées ou des abreuvoirs à oiseaux bouchés par du coton….personnellement je préfère quelques rares pulvérisations tous les 15 jours).

Le milieu sec ne sera proscrit que pour les espèces forestières comme les Pycnoscelus nécessitant du terreau humide et ne consommant qu'occasionnellement des légumes.

Le grand ennemi de la réussite de votre élevage sera donc principalement la moisissure due à un manque d'aération, ce qui entraîne rapidement le développement peu agréable d'acariens (risquant dans le cas d'une trop grande concentration être néfastes pour les blattes). 

Pas d'éclairage sinon celui de la pièce d'élevage.

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Equipement

Inutile de rappeler que les éléments essentiels du terrarium sont les écorces, bacs renversés, morceaux de tuiles, rouleaux cartonnés, alvéoles, branches, parfois des feuilles mortes (bref tout ce qui peut servir non seulement de caches mais aussi pour certaines espèces de lieu de pontes) sous lesquels les blattes passeront le plus clair de leur temps.

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Alimentation

 

La majorité des espèces est omnivore mais chacune a des préférences, dès lors il s'agit dans les premiers temps d'essayer de nombreux mets et d'adapter les menus en fonction des goûts tout en essayant de sauvegarder une grande diversité :

Croquettes pour chats ou chiens

Flocons d'avoine

Légumes (courgette, pissenlit, etc.…)

Fruits (orange, pomme, etc…)

Granulés pour lapins

Petits bouts de viande

Biscuits, pain sec,

Boules de graisse pour oiseaux

Pollen

Tous ces mets seront donnés en petite quantité dans des soucoupes plates et enlevés s'ils ne sont pas consommés dans les deux jours (on laissera cependant des aliments secs en permanence). La fréquence des repas se situera entre 1à 2 fois par semaine et 1 fois toutes les trois semaines selon le développement souhaité.

Alimentation (ici chez G.portentosa):

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Reproduction

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Accouplement


De nombreuses espèces de blattes procèdent à une parade nuptiale avant l'accouplement (très visible en élevage chez Periplaneta et Nauphoeta). Le mâle tapote souvent le corps de la femelle avec ses antennes. Il se retourne, soulève ses ailes, les fait vibrer et allonge son abdomen. Cet étirement expose les ouvertures de deux glandes dorsales qui sécrètent une substance chimique qui attire la femelle qui va ingurgiter ce composé.Le mâle va alors reculer sous la femelle pour pénétrer son orifice génital…

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Pontes


Pour les espèces ovipares (comme Periplaneta), une oothèque sera déposée sous une écorce ou dans une infractuosité jusqu'à éclosion, pour les espèces ovovipares (Lucihormetica par ex), l'oothèque sera pondue puis introduite dans une poche d'incubation située sous l'abdomen puis déposée juste avant l'éclosion (on peut voir parfois des femelles se promener avec une oothèque partiellement sortie de l'abdomen). Les juvéniles d'abord blancs se colorent rapidement et cherchent de la nourriture, ils sont élevés avec les adultes.

OVIPARITE:

Oothèque et Periplaneta

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OVOVIPARITE:

Naissance de Gromphadorhina portentosa et Nauphoeta cinerea 

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(Merci à Alexandre Bonaccorso pour ces magnifiques photos)

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